
Dix femmes, de 20 à 71 ans, ont accepté de se livrer à la photographe Danièle Boucon pour parler des agressions sexuelles ou sexistes dont elles ont été victimes. Face à ces agressions, chacune d’entre-elles s’est trouvée démunie, entre paralysie et cris. Mais toutes portent en elles le traumatisme qui a marqué leurs vies.
« J’ai vécu chaque témoignage comme une expérience intense. Après un silence lourd, un moment d’hésitation, les regards se croisent, la première parole ouvre la voie, les mots s’enchaînent, les maux éclatent. Je cherche à entrer en résonance avec les paroles prononcées, sur le fil de l’émotion palpable. C’est dit. Alors le silence peut revenir, apaisé. Doucement, la confiance s’installe. Alors, peut-être, je vais pouvoir la prendre en photo.
Quand j’ai commencé ce projet, j’ai ressenti le poids de la responsabilité de photographier ces femmes, de ne pas les trahir, de traduire leur histoire, leur personnalité, leur courage et leur force, tout en respectant leur anonymat.
Au fil des mois, j’ai été profondément touchée, à l’écoute de ces secrets douloureux, ces plaies ou cicatrices, et je me suis questionnée dans mon rôle de photographe. Aujourd’hui, je ressens le bonheur de porter leurs paroles à travers mes photos et les textes qui les accompagnent. Parce que nous sommes tous concernés. »



Espace des Diversités et de la Laïcité – Toulouse – 2022 / 30 photos, textes